Aux syndicats pendant sa campagne électorale de 2012.
Monsieur le Secrétaire général,
En cette veille de 1er Mai, Fête du Travail, j’ai souhaité vous
faire part de l’attachement qui est le mien aux valeurs et aux principes
de cette journée, qui est célébrée par les forces syndicales depuis
1890 et qui porte le souvenir des manifestants tombés à Fourmies un an
plus tard. La France du travail est une.
Pardon mon Président avec tout le respect de votre fonction |
Elle connait les mêmes craintes,
elle partage les mêmes espoirs.
La France doit renouer avec le travail
par lequel hommes et femmes accèdent à la dignité.Je suis convaincu que seule la reconquête du travail est à même de
diffuser dans notre société cette fierté, cette confiance indispensables
au vivre ensemble.
Je veux que nous relevions le grand défi de la croissance et de la
production. La France détruit 80 000 emplois par an depuis 10 ans.
Une
usine ferme chaque jour en moyenne.Ce bilan, c’est celui d’une France faible, et je ne l’accepte pas. La
France doit reconquérir la confiance en elle-même et en son avenir. La
formation, la recherche, l’innovation, le développement seront nos
priorités absolues pour soutenir la compétitivité, créer de nouvelles
richesses et en redistribuer les fruits à nos compatriotes.
Pour cela, j’entends créer très tôt les conditions d’un retour à la
confiance, notamment en renégociant le mécanisme européen de stabilité
pour y introduire un volet de croissance et d’emploi.
Rien ne serait
pire que de nous lier à une logique d’austérité.Car le retour de la croissance doit nous permettre d’aborder les
enjeux du quotidien des Français. Celui de la souffrance au travail, de
la pénibilité, de la formation. Celui des licenciements économiques
également.Vous le savez, j’ai fait du dialogue social une priorité majeure de
mon projet présidentiel et un pilier de la méthode de gouvernement qui
sera la mienne, si les Français m’en donnent le mandat.
C’est la raison
pour laquelle il sera érigé en principe constitutionnel.C’est aussi pourquoi j’ai d’emblée annoncé que la mise en place d’une
grande conférence sociale serait l’une des mes premières et principales
initiatives.
Je considère en effet que le principe de confiance doit prévaloir non
seulement dans les rapports sociaux, mais, a fortiori, entre la
puissance publique et les acteurs de la vie socioprofessionnelle.
Nous devons passer de la convocation à la consultation, du monologue à
la concertation, de l’écoute distante à la négociation : telle sera mon
approche, d’autant plus impérieuse que les défis à relever son
nombreux, dans un contexte économique difficile, qui suscite autant de
craintes que d’attentes légitimes chez nos compatriotes.
Je veux vous assurer que, dans le respect du rôle et de la stricte
indépendance de vos organisations, j’entends être un Chef de l’Etat qui
s’attachera à faire vivre notre démocratie sociale.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire général, l’expression de mes cordiales salutations.
François Hollande
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