ATTENTION AUX
TERRORISTES DE L'AVEYRON
Un cultivateur de
l'Aveyron a été arrêté par les gendarmes et placé en garde à vue, suite à une
conversation téléphonique interceptée,
dans laquelle il
annonçait à sa femme:
"Je
pars pour la scierie".
C’est le jeudi 14
Janvier dernier que la DGSI se met en rapport avec la brigade de gendarmerie de
Réquista dans l’Aveyron
un terroriste présumé se
préparerait à partir pour la Syrie faire le Djihad.
Il n’en faut pas plus au
brigadier-chef Jean-Loup Sanaïre pour mettre en place un plan épervier sur le
Réquistanais.
Une opération
d’envergure qui a porté ses fruits puisque quelques heures plus tard, sur la D
902 qui relie la commune de Réquista à Cassagnes-Begonhès, le suspect barbu est
intercepté au lieu dit « Le moulin de Clary ».
A bord de son véhicule,
une Citroën C15, c’est un vrai arsenal que découvrent les gendarmes ......... arme blanche de type
couteau Laguiole en corne de vache Aubrac véritable, une hachette à manche
fibré bi-matière de marque MacTruchon de chez Brico Pipo, un fusil de chasse a
priori bien entretenu, une cartouchière
richement fournie de plombs Tunet n°6 ainsi qu’un sac complet d’engrais
Monsatanas qui entre, notamment, dans la composition de
certaines bombes artisanales.
Le suspect, Raymond
Cubombet, un Réquistanais de 57 ans jusqu’alors inconnu des services de la
gendarmerie, est immédiatement placé
en garde à vue pour y être interrogé.
Ce n’est que 7 heures
plus tard qu’il en ressortira libre mais choqué par cette expérience.
Il témoigne:
« Bon, c’est vrai que cet été, entre le
fauchage, l’agnelage tardif et les moissons, raconte-t-il, j’ai pas trop eu le
temps de faire du bois… On s’est vite retrouvé à court à la maison avec les
températures de ces jours-ci ! Du coup, j’ai appelé mon
épouse sur mon Nokia pour lui dire que je partais pour la scierie. Acheter des chutes de
bois quoi… C’est moins cher… Je pensais pas me retrouver au trou! »
Une bavure qu’ont bien
du mal à dissimuler les gendarmes de la petite bourgade.
Le brigadier-chef
Sanaïre s’explique
« Dès le début de
l’interpellation on a eu des doutes. Alors qu’on s’attendait
à entendre ‘Allahou Akbar’ comme il est de coutume avec les terroristes, le suspect n’arrêtait
pas de répéter ‘Diou me damne ! Diou me damne !’ à tout bout de champ. »
Il a donc fallu que
Raymond Cubombet apporte la preuve de ses bonnes intentions pour finalement
être mis hors de cause.
« Bon, c’est vrai que
je porte la barbe, reconnaît-il. Mais ça fait 40 ans que je la cultive !
Vous savez, il fait pas
chaud l’hiver ici, et la seule fois où je l’ai rasée, ma femme ne m’a plus
parlé jusqu’à ce qu’elle repousse… Après, ils m’ont
reproché d’être basané. Moi je veux bien, mais quand on a passé presque 60 ans
de sa vie le cul dans un Massey
( Note de la rédaction : diminutif pour la marque
Massey-Ferguson qui est au tracteur ce que Harley-Dadidson est à la moto) à bronzer derrière un
pare-brise, ça tanne la peau vous savez… »
Et quand on demande à
Raymond de s’expliquer sur les armes retrouvées à l’intérieur de son véhicule,
il n’est pas avare d’arguments.
« Ben, la hachette
c’était pour faire du petit bois, c’est plus pratique pour allumer le feu.
L’engrais, c’est pour les champs. Je venais juste d’aller le chercher à la
coop’. Et le fusil c’était pour tuer un ou deux lièvres cet après-midi mais
c’est foutu maintenant… Ils m’ont coupé la chique avec leur histoire de
terroriste… Quant au couteau, c’est traditionnel. Vous connaissez beaucoup
d’Aveyronnais qui porte pas de Laguiole sur lui, vous ? En plus ça permet de me
couper un bout de saucisse sèche en cas de fringale. »
Un bout de saucisse
sèche qui a changé le destin de Raymond Cubombet puisque, en menant leurs
investigations, les gendarmes ont
retrouvé un bout de ladite charcuterie estampillée « Serres d’Alban » dans un
coin de la boîte à gant, le mettant
définitivement hors de cause.
La DGSI s’est longuement
excusée pour le désagrément occasionné expliquant : « On est un peu tendus en
ce moment «
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