samedi 11 juillet 2015

Il faut bien remettre de l'ordre dans la maison

A Mantes-la-Ville, 

le FN fait le tri dans les associations.

Subventions rognées, activités passées à la loupe: à Mantes-la-Ville, seule commune d'Ile-de-France dirigée par le Front national, le malaise s'est installé ces derniers mois entre le maire, en quête d'économies, et des associations, qui s'estiment "prises pour cible".
"Dans un contexte budgétaire contraint, on doit se recentrer sur les priorités: sécurité, école, propreté, baisse de la fiscalité, ce n'est pas permettre le développement d'activités rap, hip-hop aux frais de la princesse", prévient le maire FN Cyril Nauth.
Dans la foulée de son élection en mars 2014, le jeune prof discret, qui a ravi aux socialistes cette ville populaire de 20.000 habitants, a réduit les subventions aux associations de 20%. "Mais en 2015, il n'y a pas eu de baisse drastique", argue l'élu. Sauf pour le Football Club Mantois, dont le montant de la subvention a été amputé de 75%, un coup de semonce pour le plus gros club du secteur qui accueille de nombreux jeunes des quartiers. "Le club est mal géré", a notamment justifié le maire.
Dans le milieu associatif local, très dense, des acteurs, comme Abdessamad El Warroudi, s'inquiètent du ton de la nouvelle majorité: "Le social est en train de mourir à Mantes-la-Ville", estime le président de Réflexion et action citoyenne (RACMY). "On a essayé de créer le dialogue mais on ne nous a pas tendu la main", regrette-t-il. Son association fondée il y a deux ans sur le créneau de la démocratie citoyenne n'a pas fait de demande de subvention: "on était avertis que ça ne valait pas le coup".
Pour Diambéré Dembele, ex-médiateur jeunesse aujourd'hui chargé de mission au Conseil départemental des Yvelines, les associations sont "prises pour cible": "on leur refuse d'organiser des événements, on est passé cette année de trois fêtes de quartier par an, une dans chaque quartier, à une fête tournante".
Derrière la rigueur budgétaire, le conseiller municipal socialiste Saïd Benmouffok voit "une lutte idéologique". Selon lui, "le maire a conscience d'une chose: il a peut-être conquis la mairie, mais le tissu associatif ne lui est pas favorable".
- Médiation sociale -
Le relations se sont encore un peu plus tendues en juin. De manière inédite, le département a signé directement un contrat de financement de l'action sociale avec douze associations, reprochant à la mairie de ne pas avoir honoré un engagement conclu avec l'ancienne municipalité pour redistribuer des fonds départementaux. "Faux!", "coup politique!", a dénoncé Cyril Nauth, accusant le président des Yvelines Pierre Bédier (Les Républicains) d'"instrumentaliser les associations pour discréditer le FN".
En riposte, la municipalité avait menacé de boycotter certaines de ces associations, dans un mail interne "un peu rapide", concède M. Nauth, qui assure maintenir le dialogue.
Après la polémique, il se dit prêt à travailler sur la politique associative tout en réfléchissant à "une éventuelle baisse future" des aides. Les nouvelles venues sont prévenues: "on évitera de les subventionner", notamment si elles proposent des activités déjà présentes, comme l'aide aux devoirs ou la médiation sociale.
"C'est clair, on n'est pas forcément pour la médiation, je veux au contraire développer notre police municipale", justifie l'élu.
Il "n'hésitera pas" non plus à "mettre un terme aux activités qui tendent vers la communautarisation", dans la droite ligne du FN qui avait promis avant les municipales une chasse aux "subventions aux associations communautaristes".
Au final, les mairies frontistes n'ont guère trouvé de telles associations, et rognent surtout le soutien à celles auxquelles est reproché un engagement politique, comme la Ligue des droits de l'Homme (LDH) à Hénin-Beaumont, certains centres sociaux à Fréjus ou un club de football de Beaucaire. A Mantes-la-Ville, la LDH s'est vu elle aussi couper les vivres en mars.

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