jeudi 27 août 2015

POURQUOI PAS...


NKM prône une hausse des déficits pour baisser les charges

Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris, le 12 juin.
photo Libération. Paris le 12 juin 2015.
 JOUY-EN-JOUSAS, Yvelines (Reuters) - 

Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux du principal parti d'opposition Les Républicains (ex-UMP), s'est déclarée jeudi en faveur d'une baisse de charges de 100 milliards d'euros pour les entreprises, quitte à creuser temporairement les déficits.

Cette proposition est à rebours du consensus à droite sur la poursuite encore plus vigoureuse du processus d'assainissement budgétaire engagé par François Hollande depuis 2012 et dont le rythme est souvent jugé insuffisant à Bruxelles ou à Berlin.

"Là où c'est subversif, c'est que cela veut dire, et je ne le cache pas, un creusement du déficit", a-t-elle déclaré lors d'une conférence lors de l'université d'été du Medef.

"Cela ne sert à rien aujourd'hui d'imaginer changer les choses à la marge, il faut véritablement avoir une politique radicale, il faut accepter l'idée qu'on doit renverser la table", a-t-elle ensuite expliqué à Reuters.

Pour l'ancienne candidate à la mairie de Paris, il n'est plus possible de conserver une stratégie par laquelle la droite, une fois au pouvoir en 2017, réduirait d'abord les dépenses pour engager par la suite un allègement des charges.

"Ce sera trop tard, on mourra guéri, je comprends cette logique mais je pense qu'elle n'est pas à la hauteur de l'urgence et je veux proposer d'inverser la logique".

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, il faut ainsi faire baisser les charges sur les entreprises "par l'ascenseur, et descendre en même temps les déficits par l'escalier", ce qui implique que durant quelques années, les économies et les réformes structurelles engagées ne couvriraient pas les réductions fiscales accordées aux entreprises.

La députée de l'Essonne, qui prône un transfert d'une partie du financement de la sécurité sociale des entreprises vers la consommation ou la fiscalité verte, estime qu'une telle stratégie pourrait être acceptable par la Commission européenne à condition que les réformes structurelles engagées en parallèle soient convaincantes.

(Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse)

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